Il fait suite au précédent, celui des lumières de l’esprit, dont la France et sa Révolution constituaient le foyer originel.
Bien étrangement, après Waterloo, ce sera la Grande Bretagne qui, d’une manière inattendue, éclairera la planète.
James Clerk Maxwell sera le fondateur d’une nouvelle pensée physique et mathématique qui se développera à partir de 1850 et sera la première à décrire la lumière comme un phénomène électromagnétique se déplaçant probablement à la vitesse « incroyable », pour l’époque, de 300.000 Km par seconde.
En s’appuyant sur les travaux publiés en 1830 par Faraday, chimiste britannique ayant jeté les bases de l’existence du rayonnement électromagnétique, le mathématicien écossais James Clerck Maxwell va prédire réellement son existence. En donnant au rayonnement électromagnétique le cadre logique d’un jeu d’équations intégrales, il peut fonder précisément le concept de « champ ». Maxwell parle pour la première fois de champ électrique, de champ magnétique, et de rayonnement électromagnétique.
On peut dire de ses célèbres équations qu’elles unifièrent les notions de magnétisme, d’électricité et d’induction dans le concept de « champ » introduit par Faraday. Elles ouvrirent ainsi la porte à la constitution de la relativité restreinte et de la physique quantique, qui allaient surgir dans l’espace scientifique, dès le début du vingtième siècle… en 1905.
Elles furent les premières lumières de la nouvelle physique. Avant même que le siècle ne s’achève, les découvertes de Maxwell et de Faraday avaient inspiré d’autres découvertes et de premières inventions…
C’est ainsi qu’en 1897, un autre savant britannique d’origine écossaise va apporter la preuve de l’existence des électrons.
Presqu’au même moment, au Danemark, vers 1888, un médecin, Niels Ryberg Finsen, observe sur lui-même les effets curatifs du rayonnement solaire. Il découvre ainsi que la lumière visible possède, pratiquement sans chauffer, des effets curatifs sur les lupus cutanés et sur d’autres pathologies de la peau.
Il crée alors à Copenhague un centre de soins et y accumule les succès thérapeutiques, en exposant le visage de ses patients au rayonnement solaire. Il invente pour cela un système de refroidissement de la peau afin que la lumière solaire, concentrée par une loupe, n’entraîne pas de brûlures.
Le soleil est cependant loin de briller quotidiennement au Danemark. Finsen va donc concevoir et réaliser un système permettant de projeter sur plusieurs patients simultanément le faisceau lumineux d’une lampe à arc.
Sa démarche thérapeutique utilisant directement la lumière solaire, ou celle provenant d’une lampe à arc au spectre couvrant un domaine de longueurs d’onde proche de celui du soleil, fait ainsi la preuve de son efficacité sur diverses pathologies, essentiellement cutanées.
Parallèlement à ce travail, Finsen, passionné par ce qu’il découvre avec ses appareils, a l’intuition qu’une portion du spectre lumineux peut développer d’autres effets. Il note que la lumière rouge apaise et soulage des patients agités ou souffrant de douleurs diverses. Il en traite ainsi certains dans une chambre dont les fenêtres sont occultées par un écran transparent coloré en rouge.
Le succès de son invention est tel qu’en 1900, la Reine Victoria décide de lui rendre visite.
Lorsqu’elle embarque pour le Danemark afin d’y découvrir le premier centre médical de «photothérapie » du Docteur Finsen, elle est loin de se douter que le travail accompli annonce la plus grande révolution scientifique des temps modernes, celle du vingtième siècle qui arrive.
Grâce aux travaux conjugués des mathématiciens, des physiciens et des chimistes britanniques, une révolution va s’accomplir….